samedi 13 décembre 2014

Nocturnes en décembre médian

C'était la nuit.

Il y avait du rock dans les oreilles. Immense, devant les lampadaires, sur la route déserte. Petite dans cette ville familière. Les mains au fond des poches du blouson bleu et le goût du Savagnin encore au bord des lèvres.

Quelque chose battait. Peut-être les cils. Peut-être les pas qui résonnaient sur les façades. Peut-être les rires francs et massifs qui avaient éclatés autour de la table. Peut-être la perspective de cette avenue, des autres derrières, à présent empruntées vers d'autres. Peut-être une joie, d'arriver là, dans le festin de décembre qui se re-joue tous les soirs, jusqu'à ce médianoche. D'arriver, dans cette semaine qui s'ouvre sur une vie enfin un peu établie. Une ville-établi sur laquelle il y a des trucs qui se construisent, tranquillement.

Quelque chose battait. Peut-être l'envie de la suite.

Et dans la nuit, zébrée des repas à rire indéfiniment, de thé à parler de Trakl avec une américaine, de ventres en l'air dans des salles de spectacle, de plexus au soleil, sur le sol-air(e) de la salle de yoga, dans cette nuit de décembre, ne pas avoir la trouille, pour une fois.

C'étais la nuit. J'étais chez moi.

*Edit : "C'étais la nuit" est-ce à dire "J'étais la nuit" ? Ou "c'était la nuit" ? Je ne sais.

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